jeudi 4 février 2010

Grève à La Fnac de Cannes


Voici ma réponse (avec quelques collègues dont le CE et le CHSCT) à un article ridiculement biaisé paru dans la Tribune (journal pourtant réputé sérieux) suite à un mouvement de grève à la Fnac de Cannes.... La Tribune ayant choisi de ne pas le publier, je le poste volontairement ici....



Cannes, le 12 janvier 2010


Monsieur,





Suite à votre papier paru le 25/12/2009, intitulé « coup de gueule » concernant le mouvement de grève du 19/12/2009 à la Fnac de Cannes, nous nous permettons de vous rappeler, vous La Tribune, à votre devoir d’objectivité. « Il est vrai que les conditions de travail s’y sont détériorées » est une affirmation attribuée à personne en particulier, tout comme votre papier par ailleurs. Devons nous en conclure que le journaliste qui l’a écrit travaille à la Fnac de Cannes? Si c’est le cas, pourquoi le papier n’est-il pas signé ? Dans le cas contraire, pourquoi votre journaliste n’a t-il pas essayé d’obtenir un commentaire de la direction comme tout journaliste objectif qui se respecte est censé le faire ?

La grève, avant tout, est un droit et non un devoir. Il est inadmissible que les sept salariés qui ont fait grève, remettent en cause le libre arbitre et le jugement de leurs collègues en les accusant de craquer sous la pression de la direction. (« la terreur règne-t-elle dans ce magasin ? » sur le tract distribué le
19 /12)

Si les salariés en grève étaient si peu ce jour là, c’est peut être tout simplement car une majorité des employés du magasin sont prêts à suivre la nouvelle direction dans le but d’insuffler une nouvelle énergie et sont d’accord pour dire que cette nouvelle direction s’est attelée immédiatement à rendre un magasin vieillissant et dormant à nouveau attrayant et commerçant pour notre clientèle. Ces employés savent et reconnaissent que les exigences de cette nouvelle direction sont élevées mais ni malsaines ni inatteignables.

Comme toute entreprise, appartenant à un grand groupe, comme c’est notre cas, ou pas, si la situation économique le nécessite, certaines décisions commerciales doivent être prises, parfois dans la douleur, justement pour permettre de préserver un maximum de postes. L’immobilisme est l’ennemi juré du commerce. Seulement, il est évident qu’il s’agit là d’un effort collectif. Que ces grévistes aillent poser les bonnes questions aux propriétaires de petites boutiques. Si on ne s’adapte pas, c’est la mort certaine.

Que ceux qui ne sont pas à l’aise avec le changement (par ailleurs les mêmes qui avaient déjà un problème avec le changement de direction précédent, CQFD) trouvent le courage d’aller ouvrir leur propre boutique, puisque visiblement, ils sont plus à même de diriger que la direction.

Les accusations portées à l’égard de la direction en ce qui concerne des humiliations publiques et autres formes de pressions nous font sourire. N’est-ce pas exercer la même pression que de traiter de lâche de manière publique un employé qui refuse de faire grève? En quoi les grévistes sont-ils différents dans la méthode? Les grévistes ont utilisé un droit inaliénable du code du travail, et aucun des employés ne leur a reproché; eux, n’ont pas eu le même respect pour leurs collègues.

Est-ce se faire humilier que de se faire réprimander pour être arrivé en retard à son poste de travail, ou parce que l’on prend une pause quand on sait pertinemment qu’on va laisser son collègue seul au milieu de quinze clients? Est-ce humiliation que de se faire réprimander pour avoir été pris en faute dans l‘exercice de ses fonctions? Il s’agit là juste du fonctionnement normal de toute entreprise de France et du monde entier.

Tous les abandons de postes concernaient des projets personnels. Ces employés ont « abandonné leur poste » plutôt que démissionné car, comme la loi le permet, un abandon de poste garantie des indemnités de chômage ce qui n’est pas le cas pour une démission. Profiter des failles d’un système, pourquoi pas, mais se retourner contre ce même système ensuite est lamentable. Il faut remettre les choses à leur juste place. Quant aux licenciements, ils sont le résultat de fautes graves qui n’ont pas été niées par les employés eux-mêmes, idem pour la mise à pied.

Enfin, ce qui parait étonnant, et qui par ailleurs, a été reproché aux grévistes, c’est la méthode employée. Une grande partie d’entre nous avons appris par la direction qu’il y avait grève et non par les grévistes eux-mêmes. De plus, il a été décidé de faire grève avant même de tenter un dialogue collectif avec la direction, ce qui nous aurait certainement permis de régler le problème, si problème il y a, de manière beaucoup moins mélodramatique.

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